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Commentary

Justin Vaïsse : «un succès républicain ce mardi pourrait servir Obama en 2012»

Justin Vaïsse
Justin Vaïsse Former Brookings Expert, Director, Policy Planning Staff - French Ministry of Europe and Foreign Affairs

November 2, 2010


Editor’s Note: In an interview published in Les Echos, Justin Vaïsse argues that the loss of a Democratic majority in Congress could ultimately benefit President Obama’s reelection bid in 2012. While Tea Party activism has pushed Republicans to the right, presidential elections are still won in the center. Barack Obama would not have to share all responsibility for the fate of the country and could blame Republican legislators for setbacks and legislative roadblocks. Moreover, a Republican Congress would emphasize the divisions within the GOP and its inability to bring up consensus and constructive input.

LES ECHOS: Quel peut être l’impact de la percée du mouvement populiste du Tea Party sur la recomposition du Congrès ?

JUSTIN VAÏSSE: A court terme, la poussée du Tea Party va sans doute permettre aux républicains de reprendre le contrôle de la Chambre des Représentants, sinon du Sénat. Son succès a surtout révélé le contraste entre le manque d’enthousiasme des électeurs démocrates et l’ardeur des républicains très motivés pour réduire la sphère d’influence de l’Etat fédéral. Cela dit, le Tea Party a aussi montré sa capacité à pousser des candidats peu crédibles, telle Christine O’Donnell qui va faire perdre aux Républicains un siège qui leur était acquis dans l’Etat du Delaware. Enfin, l’impact du Tea Party pousse les Républicains à se radicaliser à droite, ce qui n’est jamais bon sur le long terme car les élections se gagnent au centre. C’est pourquoi leur succès momentané pourrait servir Barack Obama sur le long terme.

LES ECHOS: Une victoire des Républicains à la Chambre ne risque-t-elle pas néanmoins de compromettre les chances de Barack Obama de remporter un deuxième mandat en 2012 ?

VAÏSSE: Paradoxalement, une victoire républicaine à la Chambre peut se révéler plutôt bénéfique pour Barack Obama pour 2012. Dans le régime présidentiel américain, il n’a pas forcément intérêt à garder une majorité étroite. Bill Clinton a pu se faire réélire triomphalement en 1996, car le speaker de la Chambre, Newt Gingrich, et les Républicains avaient surjoué leur main. Dans le cadre d’une «cohabitation», la dynamique devient très différente : le Président conserve le contrôle de l’agenda médiatique et il dispose du droit de veto. Cela exposera davantage les profondes divisions des Républicains au sein de la Chambre. A long terme, cela pourrait servir Barack Obama, car il n’y a presque plus de Républicains modérés et ce sera plus facile pour le parti démocrate de se transformer en grand chapiteau.

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