Lors de la signature du traité de l’Atlantique
Nord, le 4 avril 1949, l’orchestre des US Marines
joua deux airs de l’opéra de George Gershwin,
Porgy and Bess, dont l’un s’intitulait « I got plenty
of nothing » (« J’ai plein de rien »). Comme le nota
par la suite le secrétaire d’État Dean Acheson, le
choix de la musique ajoutait « une touche imprévue
de réalisme » à la cérémonie 1. Les États-Unis,
traditionnellement réticents aux alliances
permanentes, s’engageaient dans une alliance
politico-militaire assez floue et d’un genre nouveau.
Cinquante ans plus tard, cette alliance, destinée à
endiguer l’expansionnisme soviétique, a gagné par
forfait de l’adversaire. Le second air choisi ce jourlà
– « It ain’t necessarily so » (« Ce n’est pas
nécessairement ainsi ») – est aujourd’hui repris avec
vigueur par ceux qui pensent que l’Alliance ne se
justifie plus.
La crise irakienne a profondément secoué un
édifice déjà fragilisé par la disparition de sa raison
d’être historique. Aux malentendus transatlantiques
qui ont émaillé l’histoire de l’Alliance s’est greffée
une récente acrimonie autour des désaccords sur
l’Irak. Voulue à l’origine par les Européens – et
notamment par la France – pour s’assurer de la
protection américaine face à la menace soviétique,
l’Alliance atlantique est-elle en mesure de s’adapter
à de nouveaux dangers plus diffus et perçus
différemment par ceux qui sont maintenant devenus
de vieux alliés ?
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Commentary
La Relation Transatlantique en Question
October 1, 2004