Editor’s note: In an
interview with Les Echos
, Justin Vaïsse talks about the decline in American power abroad and how this has impacted U.S. foreign policy. Read an excerpt below.
Les Echos: Y a-t-il une doctrine Obama ?
Justin Vaïsse: Au sens étroit, oui : elle consiste à réduire l’empreinte militaire des Etats-Unis, notamment au Moyen-Orient. Aux interventions terrestres lourdes, le président substitue les instruments de guerre nouveaux : cyberattaques, drones et raids des forces spéciales, moins coûteux financièrement et politiquement. Cette approche reflète le fait que, à son arrivée au pouvoir, les Etats-Unis s’étaient concentrés depuis huit ans sur les questions de sécurité et avaient engagé deux guerres coûteuses au Moyen-Orient, au détriment du reste de leur politique étrangère. Or, pendant cette période, Washington a raté la naissance d’un monde nouveau : montée en puissance des pays émergents, et en particulier de ce géant qu’est la Chine, et diminution de la puissance relative des Etats-Unis. Il lui faut donc pivoter.
Les Echos: Pivoter de quelle façon ?
Vaïsse: De plusieurs manières : des guerres au sol vers des modalités d’intervention militaire plus légères, des questions de sécurité vers les questions diplomatiques globales et les dossiers économiques, enfin du Moyen-Orient vers le monde en émergence et en particulier la région Asie-Pacifique, négligée par Bush. Ce rééquilibrage, c’est la grande idée d’Obama. Elle a été contrariée par le printemps arabe, qui l’a forcé à se réinvestir dans la région, et par l’Iran. La guerre en Libye confirme ce pivot : elle n’a coûté qu’environ 900 millions de dollars, et a largement reposé sur les alliés européens.
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Commentary
L’Amérique n’a plus la puissance nécessaire pour une politique hégémonique
October 22, 2012