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Le Brexit: Quelles conséquences pour l’Afrique?

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Le Jeudi 23 Juin, se tiendra un référendum déterminant pour l’avenir du Royaume-Uni et sa place au sein de l’Union Européenne. Les électeurs décideront si le Royaume-Uni devrait “rester membre de l’Union européenne” ou “quitter l’Union européenne.” Alors que les partisans du « leave » (quitter) plaident que l’Union Européenne s’est beaucoup transformée au cours des ans, les partisans du « remain » (rester) soutiennent que l’Union Européenne présente plusieurs avantages, notamment en ce qui concerne l’influence global et la sécurité. Le départ du Royaume-Uni— communément appelé le Brexit— pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’économie mondiale. Ici, nous posons la question suivante : Quelles seront les conséquences du Brexit sur les économies africaines ?


La fin de « l’extériorité Britannique »

Un des plus grands impacts du Brexit sur l’Afrique serait, sans doute, la fin de « l’extériorité Britannique»— c’est-à-dire l’intérêt du pays envers les problèmes liés au développement global. On se souvient de la présidence Britannique du G8 en 2005 et de l’annulation de la dette publiques des pays Africains. Le Brexit pourrait conduire à un retranchement de l’extériorité avec de possibles implications négatives pour les initiatives de développement du Royaume Uni. Alors que le processus de reconstitution de l’IDA18—l’institution de la Banque Mondiale visant à aider les pays les moins développés—est en cours, le Brexit constitue une mauvaise nouvelle pour les bénéficiaires d’aide.


L’aide bilatérale au développement

Le Brexit pourrait également avoir des conséquences désastreuses pour l’aide au développement. Le Royaume Uni est l’un des plus généreux contributeurs au Fonds Européen de Développement, qui fournit des fonds aux pays et régions en développement. Le Royaume Uni contribue actuellement £409 million, ceci correspond à 14,8 pour cent des contributions au fonds (Figure 1).

Figure 1 : La part des contributions au FED, par pays

Contributions au FED



Source: ODI


Alors qu’un Brexit priverait le FED de la contribution britanniques pour l’aide au développement, Kevin Watkins—un chercheur non-résident à Brookings et le directeur de l’Overseas Development Assistance— soutient que le versement direct de l’aide, par le Royaume Uni vers les pays en développement, aurait une portée géographique plus étroite que l’assistance déboursée à travers le FED.


Un affaiblissement du commerce bilatéral ?

Le Brexit pourrait affaiblir les liens commerciaux entre le Royaume Uni et les pays africains. Dans un scenario ou les britanniques opteraient pour l’option « leave », le Royaume-Uni devra renégocier plus de 100 accords commerciaux, un processus long, qui causerait une diminution des flux commerciaux entre le Royaume Uni et le reste du monde

Une autre question clé qui pourrait être affectée par le Brexit est celle des subventions agricoles. Pendant des années, le Royaume Uni a critiqué les subventions agricoles mise en place dans le cadre la Politique Agricole Commune (PAC). Ces subventions affectent négativement la compétitivité des agriculteurs Africains. Dans une situation où le Royaume Uni devait quitter l’UE, il n’y aurait plus de soutien pour les agriculteurs africains, au sein de l’Union Européenne.

Pour conclure, il y a un certain nombre de moyens par lesquels le Brexit pourrait avoir un impact sur les pays africains, à commencer par son impact sur l’économie mondiale, la réduction de l’extériorité britannique en ce qui concerne le développement global, ainsi que la baisse de l’aide bilatérale au développement et le commerce bilatéral. Bien que difficile à quantifier, ceci pointe vers un impact négatif sur les pays africains.