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Commentary

Point de vue prospectif sur l’Afrique: Le partenariat de l’Afrique avec le G-20: Compact avec l’Afrique en 2018

G20 leaders summit in Hamburg
Editor's note:

Vous trouverez ci-dessous un point de vue extrait du chapitre 6 du rapport Foresight Africa 2018. Il développe six thèmes fondamentaux offrant à l’Afrique des opportunités de surmonter ses obstacles et de favoriser une croissance inclusive. Lire le chapitre complet sur la nature changeante des relations extérieures de l’Afrique ici. The English version of this piece can be found here.

La présidence allemande du G-20 en 2017 a introduit une nouvelle initiative en vue de soutenir le développement des pays d’Afrique : le Compact du G-20 avec l’Afrique. Ce compact réunit les pays d’Afrique intéressés et le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement et autres partenaires multilatéraux et bilatéraux en vue de développer et soutenir des politiques et des actions essentielles pour attirer des investissements privés. À ce jour, 10 pays ont rejoint l’initiative et ont fait part de leurs aspirations et de leurs programmes de réforme en vertu d’un cadre adopté par les ministres de la finance du G-20 en mars 2017. 

Ce compact diffère des initiatives précédentes dans le sens où il se concentre explicitement sur la facilitation des investissements privés. Au lieu d’être tributaire des flux d’aide publique, il cherche à créer une nouvelle dynamique en vertu de laquelle les États africains travaillent avec leurs partenaires pour cibler les réformes essentielles pour attirer les investissements nationaux et internationaux privés. Le compact reflète la réalité, à savoir la rareté des ressources publiques, et seule une croissance impulsée par le secteur privé est à même de satisfaire les aspirations du continent et de sa jeunesse en matière d’emplois suffisamment bien rémunérés.

2018 sera une année critique si l’on veut transformer ce compact en une réussite. Les propositions de réforme initiales des pays ont été encourageantes et ont permis d’obtenir de nouveaux soutiens techniques et de mise en œuvre supplémentaires de la part des partenaires de développement. Cependant, s’ils veulent satisfaire leurs objectifs, les pays membres du Compact devront abandonner les processus essentiellement axés sur l’État et les groupes de donateurs traditionnels pour ouvrir le dialogue et créer une interaction plus dynamique avec le secteur privé. Les pays partenaires, en l’occurrence les pays du G-20, peuvent faciliter ce processus s’ils encouragent et incitent leurs propres secteurs privés à s’intéresser de plus près aux opportunités offertes par les économies africaines.

À quoi pourrait ressembler une éventuelle réussite du Compact avec l’Afrique ? Voici quatre ingrédients:

  • Les pays du Compact continuent à mettre en œuvre de solides politiques macroéconomiques et à investir dans les capacités de l’État et la bonne gouvernance.
  • Les pays et leurs partenaires investissent dans des diagnostics approfondis des limitations du secteur privé et établissent un dialogue avec des acteurs privés nationaux et internationaux en vue d’identifier des réformes supplémentaires capables de réduire encore davantage les risques des pays et d’éliminer les goulots d’étranglement propres aux différents secteurs.
  • Les gouvernements des pays du G-20 encouragent un engagement étroit des acteurs du secteur privé des pays membres du G-20 avec les pays du Compact en vue de faciliter la transformation des perceptions concernant les risques et d’identifier de nouvelles opportunités d’investissement.
  • Les institutions financières internationales, telle la Société financière internationale, et autres institutions financières de développement soutiennent les nouveaux investissements à l’aide de leurs instruments lorsque les risques demeurent trop élevés.

Le Compact du G-20 Compact avec l’Afrique soutient une nouvelle dynamique axée sur le secteur privé. Elle est fondée sur une étroite interaction des secteurs public et privé afin d’ouvrir l’espace aux investissements privés. Les États africains possèdent une opportunité unique d’optimiser l’initiative du G-20 et de construire ainsi un meilleur avenir pour tous les Africains.

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